Le 24 novembre dernier, un accord entre le Gabon et le groupe minier australien Fortescue Metals Group (FMG) a été signé à la Présidence de la République au Palais Rénovation.
La signature de ce contrat est très importante car il a été conclu à la Présidence en présence de pas moins de trois ministres (celui de l’Economie Nicole Janine Lydie Roboty, des Mines Vincent de Paul Massassa et de l’Environnement Lee White).
L’accord porte sur un programme d’études de 12 à 18 mois sur les crètes ferrifères du mont Belinga, dans la province de l’Ogooué-Ivindo au nord-est du pays.
Si les études sont concluantes, Fortescue exploitera la mine de fer de Belinga en veillant à respecter les standards de développement durable, dont le Gabon est l’un des champions en Afrique. A titre d’exemple, c’est l’hydrogène vert qui sera utilisé comme source d’énergie.
Cet accord s’est conclu intervient suite à un rendez-vous, trois semaines plus tôt, le 2 novembre dernier, à Glasgow, en marge de la COP 26, entre le patron de FMG, le magnat australien Andrew Forrest, et l’ex-coordonnateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin à qui le Président de la République a confié, après son départ relatif en septembre dernier de la Présidence, un certain nombre de « missions de suivi » .
Parmi celles-ci figure notamment la « relance du secteur minier, exploitée de façon durable, dans le strict respect de l’environnement », selon la formule d’une note de mission signée de la Présidence. Un dossier sur lequel Noureddin Bongo Valentin a commencé à travailler dès le début 2020. Après un peu plus d’un an et demi de travail, celui-ci est donc en passe de faire aboutir un projet encalminé depuis plus une vingtaine d’années. Un exploit louable.
« Le partenariat entre le Gabon et Fortescue (…) vient réanimer un projet en état de sommeil prolongé depuis le retrait, en 2012, de la China Machinery Engineering Corp (CMEC) de la société opératrice du site, la Compagnie minière de Belinga, pour non-exécution de la convention minière », rappelle La Lettre du Continent dans un article publié ce mardi 30 novembre.
« Le groupe parapublic chinois devait notamment construire une voie ferrée vers Santa Clara pour évacuer le minerais et creuser un port en eau profonde dans cette ville côtière. Il a jeté l’éponge il y a dix ans face à la difficulté de rentabiliser de tels investissements. Mais depuis l’été 2021, la hausse du prix du fer sur les marchés mondiaux rend les gisements africains de nouveau attractifs, et ce malgré les investissements colossaux qui doivent être consentis, ainsi qu’un cours du minerai qui reste volatil », complète le bimensuel.
Il s’agit d’une excellente nouvelle pour le Gabon, qui cherche à accélérer la diversification de son économie afin de s’extraire le plus rapidement possible de sa dépendance au pétrole, il s’agit d’une excellente nouvelle. Le potentiel de Belinga est estimé de 70 à 110 millions de tonnes de minerai de fer par an.
Cela va permettre de générer plusieurs milliers d’emplois, directs et indirects, ainsi que des dizaines de milliards de francs CFA de recettes budgétaires chaque année qui permettront de financer les dépenses d’avenir, ainsi que les dépenses sociales.